Isabelle Cerboneschi - @ photo Sylvie Roche
Il était temps qu'elles ressortent des
tiroirs, les malices ! Et quelles malices ! Pour débuter 2011 (!), un guide solaire et lumineux : Isabelle Cerboneschi. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Isabelle est la rédactrice en chef des
hors-séries du quotidien suisse
Le Temps. Journaliste, raconteuse de belles histoires, intervieweuse sensible, passionnée et férue de mode.
Nous avions convenu d'un rendez-vous autour d'un café à Genève. Les heures se sont envolées, délicieuses, hors du temps. Sa sensibilité, sa douceur, ses éclats de rire et surtout son émerveillement intact face aux créateurs (elle voit plus de 200 défilés par an !!), son admiration pour ceux qui inventent le vêtement. Dois-je préciser que j'ai été charmée et conquise...
Pardonnez-moi pour ce long post, inhabituel sur la blogo. Les tiroirs à malices sont une conversation, un cadeau , à chaque fois, des invitées. Les partager avec vous me réjouis énormément.
Si vous avez le temps, savourez cette ballade à travers le dressing (mais pas que..) d'Isabelle...
La mode, ce mot galvaudé… Qu’est-elle exactement pour vous ?
Un vêtement, ça vous protège du froid, de l'humidité, du chaud, de la nudité... Mais la mode, pour moi, c'est ce qui nous est donné en plus pour exprimer tous nos personnages intérieurs. Vous pouvez dire qui vous voulez être, ou paraître, sans même avoir besoin d'ouvrir la bouche. C'est un outil d'expression formidable, la mode!
Robe Bouchra Jarrar
Votre style personnel et votre goût ont-ils une source dans votre enfance ou vous les avez forgés toute seule ?
L'influence des femmes de sa famille ... A gauche la robe de sa grand-tante, à droite une Lanvin hiver 2010.
J'ai grandi auprès de femmes dont la mode était le métier. Ma grand-tante Isabelle était modiste, elle créait des chapeaux. Ma mère, Colette, était une artiste peintre au destin contrarié qui a finalement ouvert une boutique où elle vendait des marques comme Alaïa, Sonia Rykiel, etc. J'ai forcément été influencée par elles, mais par infusion, sans vraiment m'en rendre compte. Quand j'étais ado, je m'habillais dans un style tellement aux antipodes du leur - jeans, bottes camarguaises, chemises de grand-père chinées aux puces, longs foulards indiens imbibés de patchouli... - que ma mère m'avait interdit d'entrer dans sa boutique! Mon frère disait que je voulais devenir hippie quand je serais grande... J'ai visiblement raté cette vocation précoce.
Isabelle à l'époque où elle était interdite de la boutique de sa maman