lundi 29 octobre 2012

Laisser une trace


 
Ce week-end, le froid et quelques flocons ont signé la fin du superbe été indien que nous avons eu la joie de vivre ces dernières semaines. Toujours, pour moi, lors de cette arrivée attendue mais peu désirée, un léger vague à l'âme s'installe doucement.  Pas désagréable, juste un brin nostalgique.

Sans raison, j'ai pensé à la transmission. Lorsque l'on est parents, inévitablement, on y songe de temps à autre. En fait, ce n'était pas un hasard, j'étais dans la salle de bains.  Il y avait ces produits Le Petit Marseillais. Produits qui, après la valse des Mustela et des bains sous surveillance, sont devenus coutumiers de la cabine de douche. Ce n'est pas franchement glamour (et pas sponsorisé!!), accessible, banal, et pourtant je les aime, ces bouteilles colorées. 

A plusieurs reprises, j'ai parlé sur ce blog de l'importance vivace, vivante presque, des odeurs. Mes fils, au sortir de leur toilette, surtout si un nouveau-venu flacon a remplacé l'habituel (packs de 3 ! ça dure... ;)), j'ai droit à des remarques sur l'odeur trop féminine ou "trop bonne"... Rien de bien extraordinaire, des mots dits au passage, entre deux portes. L'air de rien, peut-être qu'un jour, ces senteurs seront pour eux des Madeleine. Des effluves aux goûts de l'enfance, des souvenirs heureux, je l'espère, de notre vie familiale... 

Qui n'a jamais, des images qui remontent, la gorge qui se serre ou au contraire les yeux qui s'éclairent, simplement en respirant une odeur de notre enfance. L'objet également, sa forme, la typo caractéristique qui, à leur simple vue, ramènent à nous un temps pas si lointain.... 

La simplicité quotidienne n'est pas si innocente.

jeudi 25 octobre 2012

MMM x H & M, carrément tentée



Il y a quelques semaines je rendais un article pour le magazine suisse, encore! (à paraître le 4 novembre). Tout en écrivant, je ne pouvais m'empêcher de penser que trop d'événement finirait par tuer dans l'oeuf... l'événement. Allons, bon, une énième collaboration du mastodonte suédois H&M et un designer. Pas des moindres, avouons-le,  Maison Martin Margiela. Emballée par le designer, MMM, mais sceptique quant à une énième collaboration, j'ai eu du plaisir à écrire ce sujet tout en envisageant pas un seul instant poser les pieds dans un H &M, le 15 novembre prochain (date mondiale de la mise en vente de la collection Maison Martin Margiela pour H&M).




Les articles étant rendus longtemps avant leur publication, le siège suisse du H&M n'était pas en possession du lookbook des vêtements et accessoires MMM. Je savais alors, comme tout un chacun aujourd'hui que ce serait des pièces rééditées. Lorsque les photos sont arrivées, j'ai vraiment, absolument et sincèrement été séduite. Les chaussures aux talons en plexy, pièces iconiques (non, il n'y aura pas de Tabi Shoes ;( par exemple, seront un achat sensé. Le prix reste élevé pour l'enseigne suédoise, chf. 349 (ou 230 euros ! oui, c'est plu cher en Suisse !!), mais elles sont parfaites. La qualité se jugera sur place, entre deux empoignades avec la saleté de fille qui taille comme nous.

 
 
 
 



Je ne vous parlerai pas ici du mystérieux belge Martin Margiela qui n'a jamais salué à la fin d'un défilé, même lorsqu'il dessinait les collections d'Hermès, de la mise en avant de l'équipe plutôt que d'une personne, des blouses de laboratoire blanches que tout le personnel porte, des étiquettes emblématiques,du rachat par  .... Non, ici, juste le choc des photos et une grosse envie de faire le pied de grue le 15 novembre.
 
  
Je reconnais que c'est agaçant ce système de mise en vente : la file, le ticket d'entrée, la ruée... On s'imagine au-dessus de la mêlée, pouffant devant un tel déchaînement. Puis, et je parle pour moi, ce n'est pas une valeur ajoutée, il faut en convenir. C'est humain. Terriblement. 
 
Alors, oui, j'en serai. Et vous ?
 
Et chuuut.... entre nous, Martin Margiela dont on a jamais vu le visage.... en fouinant un peu sur le net. J'ai trouvé...
 

mardi 23 octobre 2012

Sans les bras


 
 
Un manteau simplement posé sur les épaules... Le milieu de la mode a exhumé cette manière d'arborer les vestes. Depuis quelques saisons (ou années, je n’arrive pas à dater précisément.), on redécouvre cette façon élégante et jolie de se couvrir les épaules. Lorsque les températures varient au cours de la journée, pour éviter de le porter sur le bras ou pour instiller une dose d’allure faussement désuète, cette néofaçon d'envisager le port du manteau est séduisante.
 
J’ai immédiatement trouvé cela beau et touchant. Les souvenirs heureux de ma grand-maman qui, toujours, posait sa jaquette (un gilet en langage valaisan) ainsi. Pour sa ballade quotidienne, chez elle ou encore sur un banc dans son jardin. Elle n’aurait jamais osé le faire en ville. Cela aurait été, (autre temps, autres moeurs)  trop négligé. Par habitude (et, je l'avoue parce que les années avançant j'ai de plus en plus froid. ) chez moi ou sur ma terrasse, je pose un vieux gilet ainsi. Il m'arrive de l'entendre murmurer « y a un petit courant, fais attention au bas des reins ».
 
 
 

Un geste inné accompagne souvent cette tendance : les mains enserrent le col, à la naissance du cou. Il est contenu, pudique. Il y a dans ce mouvement, un charme suranné, quelque chose de doux. Lors du dernier défilé milanais de Raf Simons pour Jil Sander en mars, autant que les sublimes manteaux pastel ou framboise éclatée, la gestuelle d'une grâce infinie m’a touchée.   

Il m’a fallu un temps certain pour marcher aisément dans la rue avec un trench/un blazer et même un perf (c'tte folie) sur les épaules. J’ai tenté timidement dans l’anonymat d’une grande ville. Depuis, c’est devenu naturel. Ca ne tient ni trop chaud, ni trop froid, comme disaient les ancien. Mais il faut l'apprivoiser un peu...

 

mardi 16 octobre 2012

Ecouter ses copines


 
Dans un de ses commentaires, Louise, disait substantiellement qu’elle aimerait ne jamais parler de la marque mais uniquement du vêtement. Dans un élan d'idéal, je me convaincs que c'est ma seule attitude. Quelle auto-complaisance ! Bien souvent, nous sommes bel et bien conditionnés. Avec telle marque, nous entrons dans un cercle d’initiés, avec telle autre nous démontrons un statut ou encore notre amour du précieux, etc... 
Je fais des achats sympathiques en seconde main, je dégote des choses intéressantes en brocante ou en boutique vintage. Mais pour les chaussures, mes a priori sont tenaces. Je confesse bien ces deux "trucs" chez l'espagnol ou ces compensées du suédois (ouh, ça date !). Des échecs cuisants.

 
 
Un peu par hasard, un peu pour comprendre Anne (toujours stylée ET fan de cette chaîne de magasins suisses) j'ai traîné mes grolles (rooo, c'est d'un drôle !!) dans le Manor de Genève (qui ne ressemble en RIEN à celui de ma ville. En rien de rien !!!) .....
 

mardi 9 octobre 2012

La Poule et ses poussines


 
 
Vous savez qu’en dehors des blogs mode, de la mode et des défilés, il existe autre chose ;)))) ?  

D’avoir contemplé tant d’images, de styles, d’allures, de vêtements, de vitrines. D’avoir rencontré de si jolies personnes. D’avoir passé de chouettes moments avec un bon ami, deux soirées plus qu’agréables en bonne compagnie. D’avoir aperçu tant de filles si minces. Et bien, le retour (ajoutons la tristesse et la colère du vol) s’avère être une descente intérieure quelque peu délicate. Difficile de s’ajuster à son entourage, de passer du plein (du monde, du monde) au vide (travailler presque exclusivement seule), de moments égoïstes à St-Germain à la vie mouvementée d’une famille. Même si, ma famille me maintient les pieds bien ancrés sur la terre. Alors, j’ai rangé mes centaines de photos sans avoir envie de les montrer, très peu posté sur mon blog, pas regardé de street style (sauf Garance Doré). Comme je pense être saine d’esprit, je me recentre complètement sur le quotidien. Par besoin de digérer ce que j’ai emmagasiné. J’ai travaillé (beaucoup), fait réciter les devoirs (à la folie), marché (un peu) et …tricoté. Je profite de l’occasion pour vous parler de cette communauté que j’aime tendrement, les mamans qui bidouillent, comme je les appelle. 

En tête de file, la Garance Doré du crochet, des torsades, du tricot, et autres prodiges créatifs. La speedy Gonzalès de l’ouvrage. Vous la connaissez tous. La Poule. Cette fille a du style, du goût, créée des merveilles hallucinantes à une rapidité de guépard. Cela fait des années que je lis son blog, la langue pendante. Depuis cet été, grâce à Instagram j’ai la sensation de connaître un peu mieux son univers. Puis, grâce à ce réseau social, de fil en aiguilles (roooo, facile !) j’ai découvert Anne-Sophie (vous avez vu les sacs Cosi qu'elle fabrique de ses mimines ??), retrouvé Peggy, Marie, Emeline de la chouette boutique on-line Yume store, et j’en oublie….

Au diable la pudeur, j’aime vraiment beaucoup La Poule et ses comparses (rendons à César ce qui est à César, c’est ma Souricette qui m’avait connaître cette clique). Et vous savez ce que j’apprécie ?



vendredi 5 octobre 2012

The art of packing de Louis Vuitton

 
C'est l'histoire d'une fille un peu naïve ou trop confiante qui ne cadenasse jamais sa valise. Valise qu'elle dépose à l'entrée du wagon, esseulée ou presque. Mais que pourrait-il bien arriver dans un TGV ? La question ne l'effleure pas, ne lui a jamais traversé l'esprit. La fille, impatiente d'avaler ses 15 kilos de magazines achetés dans un kiosque de la gare de Lyon, s'installe à sa place réservée. Sans aucunes pensées pour son bagage. Les quelques heures de voyage sont toujours, pour elle, une douce transition entre ce qu'elle a vécu et sa vie de famille. Une bulle entre les deux univers.
 
Pour son travail, cette fille avait rencontré au printemps M. Frédéric Morch (papier paru dans le encore!). Il est responsable des commandes spéciales chez Louis Vuitton et également spécialiste en art d'emballer ses affaires. Ils avaient passé, ensemble,  quelques heures délicieuses dans un grand hôtel genevois. Elle garde en mémoire les précieux conseils de l'Art of Packing de la maison Vuitton. Depuis, elle empaquète ses affaires en s'imaginant jouer au Tetris comme lui avait expliqué l'expert layetier. Il avait aussi recommandé de "procéder par strates planes pour atteindre l'équilibre du bagage. " Ou encore que "ce qui ne bouge pas n'est pas froissé". Elle s'était appliquée à composer sa valise la veille du départ mais a déposé sa trousse de toilette sur le dessus des affaires (alors que le « lourd dessous » est une évidence). Oui, parce qu’une trousse de toilette, à fortiori pour une Fashion Week ça pèse !!
 
Après un accueil chaleureux de ses trois hommes, un excellent repas,  au moment de se démaquiller, elle découvre l’absence de sa trousse gonflée jusqu’à l’explosion de ses produits adorés (oui, adorés). Elle n’imagine pas une seconde que sa valise a été visitée. Le lendemain elle appelle l’hôtel, sms à sa rédactrice en chef qui a repris la même chambre. Rien. Mais elle espère encore jusqu’à ce que, l’après-midi, elle cherche ses lunettes de soleil (qu'elle se rappelait avec précision avoir déposées sur le dessus de la valise juste avant de prendre le taxi qui la menait à la gare). Envolées elles aussi. Et le soir, pour tamiser l’ambiance, elle se souvient de cette bougie reçue et une Diptyque, (presque) seul achat parisien. Elles aussi absentes...
 
Chipés aussi sa palette Chanel, l'eyeliner facile de Clarins le dernier Coco, le blush Orgasm de Nars qu’elle chérissait, embellisseur et anticernes, fond de teint chouchou, kit pour sourcils (!!), tous les soins du visage et des cheveux… Et ses pinceaux qu’elle avait pieusement, lentement acquis en quelques années. Etc etc… Se faire voler ses affaires de toilette, ce n’est pas comme une robe qui aurait été dérobée. C’est intime, c’est un peu secret, c’est ce naturel revendiqué qui ne l’est pas (plus) tant que ça !!
 
 

mardi 2 octobre 2012

Un dernier sweat (kenzo) et j'arrête

 
Le sweat est le nouveau pull en V qui se manie aisément à toutes les sauces. Ce n'est plus celui que l'on enfilait le week-end ou le soir pour traînasser à la maison. C'est fou comme un vêtement que l'on reléguait il n'y a pas si longtemps que ça dans la catégorie des pièces honteuses (au mieux doudou) peut, grâce à l'habileté de certains, glisser de l'ombre à la lumière.
 
On sait que l'on a une certaine expérience de la vie (un âge qu'on ne peut malheureusement plus renier!!) lorsque l'on voit renaître de ses cendres un vêtement que l'on croyait enterré à jamais (bon, pas exactement identique. Il est revisité et blablabli et blablabal...). Selon la période (mal dans sa peau ou grand amour, joie ou rupture...;) que l'on vivait. Ces vêtements-là on ne veut même plus les reporter. C'est inimaginable pour moi, d'envisager sereinement ce qui touche à la fin des années 80 (le blazer super-épaulé, le collier sur le chemisier fermé, le blouson chevignon, la combi Naf-Naf), c'est parfait sur les autres mais impossible d'y glisser un bout de moi dedans. Et pourtant c'est à cet âge-là que j'ai commencé à envahir les murs de ma chambre de photos de mode des magazines (à ce moment-là aussi où le doute doute sur une éventuelle attirance féminine questionnait quiconque franchissant le pas de ma grotte d'ado).
 

(aparté photo - je sais ça ne se fait plus la photo devant le miroir. Sauf événement exceptionnel (ben voyons), vous ne me verrez quasi plus ici. Instagram remplit parfaitement son rôle de partage et probablement qu'il comble quelque chose !!).
 
Mais le sweat, le sweat c'est l'enfance, ou juste un poil avant la puberté. C'était l'insouciance absolue. Je grimpais aux arbres, j'étais Fantomette/membre du Club des Cinq/Alice la détective/coéquipière du commandant Cousteau, je lisais des kilomètres de bouquins, je serai écrivain ou alors prof ou journaliste. J'avais des idées plein les poches.
 
J'ai une tendresse immense pour les sweats. Pour les bons souvenirs qu'ils charrient lorsque je les enfile. Plus besoin de les cacher. C'est une mine de tendresse.

lundi 1 octobre 2012

Les yeux et les lèvres chez Guy Laroche et Rochas


La bande-son de l'été 2013 pourrait être, et pardonnez mes références populaires, "Femmes je vous aime" de Julien Clerc. Mercredi dernier, deuxième jour de la Fashion Week parisienne, chez Guy Laroche et Rochas, deux visions de la Femme. Une seule ode, la féminité libérée.


Chez Guy Laroche, elle est sophistiquée, sensuelle et mystérieuse. La chevelure crantée tombe sur le côté, le regard est charbonneux, les décolletés de face ou de dos riment avec élégance et érotisme contenu. 


Chez Rochas, elle est joyeuse et libre. Sans minauderies.


Les lunettes rondes attestent sa gaieté, un bandeau qui tombe en visière, de grosses fleurs dans les cheveux qui entonnent de la coquetterie étudiée plutôt qu'un laisser-aller  peace and love, une queue de cheval basse et lâche.


La bouche, comme un coquelicot épanoui.